Vacances en famille aux Philippines, 2ème session

Publié le par Elise

 

C'est Sophie ma "petite" soeur qui va vous raconter nos vacances...

Merci pour tes impressions, que je partage, et ta fine analyse ( ;-)  ) ...les photos suivront un peu plus tard.

 

 

Cette année, pas de volcan à l'horizon, nous partons aux Philippines pour deux semaines complètes. Guilaine, une amie de mes parents, s'est joint à nous.

Elise m'a dit que les Philippines comptaient plus de 7000 îles. On en a visité que deux cette année, mais c'est au moins cinq visages différents de ce pays que nous avons découverts. Autant vous le dire tout de suite : moi, les Philippines, j'en suis un peu fan...

On a atterrit à Manille le 10 avril. Manille, c'est pas la ville idéale après 24heures de voyage, et 6heures de décalage horaire. C'est aussi très différent de ce que nous avions vu l'année d'avant à Cebu. Pollution, bruit et agitation : on connaissait. Mais c'était sans compter les arnaques pour touristes, les enfants faisant la manche, les sollicitations multiples,... Un peu plus et on se reconnaîtrait dans un sketch de Coluche qui dit, en gros : "Les vacances, c'est bien, mais sans les pauvres." Allez, laissez moi m'expliquer.

On ne va pas se mentir, chaque année des touristes débarquent dans de nouveaux pays avec des sensations contradictoires : il y a notamment l'excitation  d'explorer un nouveau pays, et la crainte de se "faire avoir". La première fois que nous sommes venus aux Philippines avec ma petite soeur et mes parents, nous n'avions pas beaucoup d'illusions. Cinq blancs voyageant ensemble dans un pays pauvre, ça passe difficilement inaperçu. "Heureusement", Elise était là. Elle avait su nous mettre en confiance devant l'attitude philippine - sourires gratuits et discussions de tout genre. Pour la première fois - et c'est surement une illusion, n'est ce pas - nous avions pu sortir de notre rôle de "touriste-blanc-et-riche" pour entrevoir une culture tout à fait différente de la notre. Le deal était à peu de choses près celui-ci : les Philippins nous parlaient, parce que cinq touristes blancs c'est marrant et intriguant, ils prenaient des photos, et de cette manière, ils nous donnaient le droit de leur parler, de leur poser des questions, de les découvrir, un peu. Ma première impression des Philippines était : "Putain mais c'est le pays des bisounours !".

Forcément, après ça, Manille était un peu décevante. Même si c'est surement plus normal, le comportement des gens nous a ramené à notre condition de "touristes-riches-dans-un-pays-pauvre". C'est toujours très gênant de se trouver dans cette position, car justement on ne se sent pas à sa place. En soi, c'est vrai que c'est complètement absurde de partir en vacances pour voir des gens pauvres. L'objet du voyage n'était vraiment ça, nous sommes d'accord, mais quand même, quand on refuse de l'argent à des enfants jouant dans un caniveau, on en vient sérieusement à se demander ce qu'on fout là.

Manille m'a donc laissée une impression de malaise. Après, si certains d'entre vous envisagent d'y passer un jour, ne croyez pas non plus que c'est une ville monstrueuse !

Après deux nuits à Manille, nous sommes partis pour Baguio. C'était sympa, mais je n'en garde pas un souvenir impérissable. J'ai largement préféré Sagada, notre destination suivante, qui nous a fait retrouver le goût des Philippines. Ancien repère de babacools, Sagada est resté un petit village perdu au milieu des montagnes. On y trouve bien pas mal de petits bars très sympas, décorés parfois dans une ambiance assez psycho. On a même pu entendre une version reggae d'"Au clair de la lune", s'il vous plait ! Bref, c'est un endroit très reposant, où les gens sont accueillants, et sympathiques.
=> Découverte à Sagada : des cercueils suspendus. Les anciens du village étaient des animistes. Pas de conception d'enfer ou de paradis donc, et la croyance que l'esprit de la mort circule à l'air libre. Les cercueils sont aussi assez petits -pas en raison de la taille des philippins..- mais parce qu'ils mettaient les morts en position fœtale.

L'étape suivante a été Banaue. Nous n'y sommes pas restés car le but était de se rendre à Batad, village paumé dans les rizières. On a rencontré un guide avant de partir, Hoggan - "Nannnn me dis pas qu'il s'appelle Organe" dixit Elise - un jeune super sympa qui nous a amené au village. Y a pas à chier, les rizières, c'est vachement beau. Le café du matin prend un autre sens, quand la terrasse de ton hôtel donne sur des dizaines et dizaines de plateaux verts "incrustés" dans la montagne. Le guide nous a raconté pas mal de choses, mais je suis rentrée seulement hier des Philippines, et les six heures de décalage horaire me
donne la flemme =).

La dernière escale philippine avant de repartir a été l'île de Mindoro. Là bas, on a rencontré THE MAMA PHILIPPINE : Mangie ou Margie, je ne sais pas bien. On a débarqué sur la plage en bateau, devant son hôtel. Elle est venue nous accueillir et nous a proposé des chambres. Quand elle a vu ma mère se frotter le ventre, elle a dit "OK je vais faire à manger". Chez Mangie donc, pas de menu, elle fait à manger pour la famille, et basta. C'était d'ailleurs très très bon.
Je pense que c'est à cet endroit qu'on a le plus retrouvé l'esprit philippin que nous aimons (parce que bien sur, il doit y avoir des dizaines d'autres manières d'"être" philippin). Je ne sais pas exactement comment le décrire.. Disons : le repas commence, et Mangie se pointe à notre table pour discuter une bonne quinzaine de minutes; ou tu rentres d'une ballade et elle te chope à ton arrivée pour que tu lui racontes; ou encore elle fait 40 fois référence au mariage qui a eu lieu la semaine d'avant -"Ahhhhhhhhhhhhh, Waaahouuuuu" dixit Elise qui a chopé les onomatopées des philippins -en même temps, on ne peut pas lui en vouloir, elle ne frappe plus dans ses mains quand elle est contente...
=) . J'aime beaucoup cet état d'esprit, mais je dois avouer que c'est parfois déconcertant. Comme le matin où je me suis ramenée peinard sur la plage avec un bouquin, et que le mari de Mangie s'est assis devant moi pour me faire la discut' sur tout et rien...Clairement, j'étais dégouttée=) .
De l'endroit où nous étions, nous pouvions voir la plage de Puerto Galera. Nous y sommes allés un soir, et sérieusement ça nous a suffit ! Cette plage, c'était l'Ibiza philippin. Les jeunes riches qui partent en vacances pour faire la fête. Plutôt space comme endroit, mais encore une nouvelle facette que nous ne connaissions pas.

Voilà, je pense avoir fini le récit de nos vacances.
J'ai l'impression d'avoir oublié des choses, mais … c’est déjà ça !

 

Sophie

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